DÉMÉTAÏSONS INTERNET
Soumis par José le sam, 12/04/2025 - 17:34
Je me suis demandé si ChatGPT répondait à une question pour donner raison à celui qui la pose ou s'il évalue la question pour proposer une réponse documentée. Il semble faire les deux. Néanmoins, il apparaît clairement qu'il a des fixettes, c'est-à-dire des thématiques récurrentes destinées à orienter la réflexion vers des solutions privilégiées. Il est clair qu'il propose toujours la préservation du système existant (pour les questions sociales et économiques) et met en avant des difficultés plutôt que des solutions lorsqu'il s'agit d'alternatives.
Deux fixettes principales chez ChatGPT, à voir ci-dessous, qui traduisent ses origines : la compétition c’est bien, le revenu universel une panacée. Comme si l’un et l’autre étaient les données les plus naturelles qu’on puisse imaginer et non une construction qui pourrait être discutée. Il faut lui tordre un peu la main pour qu’il en démorde, mais il y revient.
On appelle ça un biais : ce biais montre que les données qui alimentent ChatGPT sont orientées pour le produire, c’est-à-dire pour défendre une conception du monde plutôt qu’une autre. Si on ne fait pas attention à la manière dont on pose la question, il débite des resucées de pensée dominante (pardon, de « pensée des dominants », comme on les appelle). Après tout, pourquoi aurait-on investi autant de milliards ? Pas pour qu’il morde la main qui le nourrit !
Les discours sur l’immigration hantent la sphère politique française depuis que le Front national a réussi à ravir la mairie de Dreux, en 1983[Slate], dans le cadre d’une alliance avec la droite dite « républicaine », à l’époque le RPR, Rassemblement pour la République, aujourd’hui Les Républicains. Une porosité politique qui, les années passant et malgré la rectitude morale de certains ténors du parti, ne se dément pas et on se souviendra de l’alliance entre le patron des Républicains et le Rassemblement national lors des élections législatives de juillet 2024[Slate].
Comme le dit François Héran, dès son cours introductif au Collège de France, les discours sur l’immigration dans la sphère politique relèvent d’une « politique d’opinion », à propos de laquelle il ajoute « dont il faut toujours rappeler qu’elle n’est pas synonyme de démocratie, car elle saute l’étape cruciale de la délibération, laquelle doit être dûment informée. »[Héran, § 61] C’est à cette information que François Héran tient en rendant publiques des analyses de chercheur, souvent à contre-courant de ce que dit le discours politique qui, pour l’essentiel, mobilise des faits divers pour remettre au centre du jeu [entre] politiques des gens qui ont peu de moyens, sinon aucun, de faire entendre leur propre point de vue, les immigrés. À ce sujet sa leçon inaugurale[CdF] au Collège de France est particulièrement intéressante.
On s'interroge parfois sur la propension de Facebook à promouvoir les idées de l'extrême-droite auprès de ses
abonnés utilisateurs. En clair, est-ce que l'entreprise Meta, via son réseau social Facebook, promeut les fachos ?
Les discussions sur le sujet vont bon train, les uns prétendant que oui, les autres prétendant que non. Pourtant, si on déroule le fil (le fil des actus), on a bien des choses comme l'image ci-contre.
Ce qui pose question, en premier lieu, c'est qu'un réseau social se permette de vous suggérer ce que vous pourriez avoir à penser, c'est-à-dire qu'une entreprise privée crée des outils pour influer sur nos opinions. Nous sommes confrontés avec cette politique à une dérive de la notion de "réseau social" : mon réseau social c'est, normalement, mon réseau, que je me construis. C'est mon carnet d'adresses, ce sont mes amis, mes connaissances. Ici, le "réseau social" est Facebook comme si nous étions "ami" avec Facebook et qu'il se permettait de nous présenter ses autres amis, ou plutôt de nous suggérer ceux qu'il considère pouvoir être nos amis, que ce soit des personnes physiques ou les idées que le réseau sélectionne pour nous présenter.
Si, comme le suggère Jean-Paul Demoule dans son livre « Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'histoire », p. 190 (les indications de pagination dans cet article renvoient vers ce livre), en posant la question « la domination des hommes sur les femmes est-elle l'origine de toute forme de domination ? », la représentation de la femme au cours du temps est un fil rouge qu'il faut suivre de près.
Sa réflexion sur le sujet ne manque pas d'intérêt mais me semble se terminer de manière réductrice et qui, en outre, exclut implicitement la femme elle-même de sa propre représentation.
Il résume sa thèse en ces termes : « Les plus anciennes représentations humaines paléolithiques, les Vénus déjà évoquées aux caractères sexuels outrageusement exagérés (seins, sexe, fesses) révèlent beaucoup plus un regard masculin sur la femme érotisée qu'une préoccupation féminine touchant à la fécondité » (p. 177). Cette thèse du regard masculin, en quelque sorte concupiscent, revient à plusieurs reprises. C'est la thèse développée notamment dans le chapitre V (« Qui a inventé l'art (et le design) ? »), page 99, ou encore dans le chapitre 4 (« Qui a inventé les dieux (et Dieu) ? »), page 75. « Ces petites sculptures devaient être visibles, puisqu'elles sont réalisées selon les mêmes canons esthétiques, du Périgord jusqu'à l'Ukraine. Elles devaient servir de support à des interrogations sur la sexualité, plutôt vue d'un point de vue masculin, ce que confirmerait l'abondance des représentations de sexes féminins stylisés, bien plus nombreuses que celles de sexes masculins, tout comme les femmes sont beaucoup plus représentées que les hommes ».
À l'Âge du Bronze, la représentation de la femme passe au second plan, « s'il se rencontre encore des figurines féminines, elles se font de plus en plus rares » (p. 104) et « ce sont les représentations masculines, sculptées ou gravées dans la pierre, et bientôt fondues dans le cuivre et le bronze, qui dominent largement ». Pour jean-Paul Demoule « c'est la représentation du pouvoir et de la force guerrière qui s'impose partout » avec l'apparition d'une nouvelle représentation « les représentations du soleil, exceptionnelles jusque-là ».
En Europe, Eurostat a recensé 215.000 agressions sexuelles pour 2015, dont 80.000 viols avec 90 % de femmes victimes et 99 % d'hommes auteurs emprisonnés. Eurostat ne connaît que les plaintes, pas les agressions qui ne sont pas dénoncées.
Oxfam Belgique a réalisé une courte vidéo qui met en scène un hold-up dans un hôpital. Ce n'est pas une fiction, c'est une illustration de ce qui se passe réellement lorsque la partie de la richesse produite, initialement destinée au pot commun, est captée par la fraude fiscale.
Les 100 milliards d'euros qui échappent ainsi aux différents fiscs doivent être compensés par une surimposition sur les autres contribuables ou (peut-être même ET) dégrader les services publics essentiels, comme ceux liés à la santé. Concrètement cela signifie que les sommes détournées du circuit légal de l'imposition sont récupérées dans notre poche pour une part, payées par les vies perdues des plus démunis d'autre part.
Oxfam propose une pétition pour exiger la transparence fiscale. Regardez la vidéo ci-dessous.
«Périsse ma nation, pourvu que l'humanité triomphe!», dit Lamartine qui cite Barnave.1 L'opposition entre l'humanité et la nation a de quoi interpeller, comme si l'une, la nation, était la négation de l'autre, l'humanité. Car nous avons l'habitude de nous définir davantage par notre carte d'identité que par cette identité qui nous est, pourtant, commune à tous.
Au moment où la facétie de la pseudo-déclaration d'indépendance de la Catalogne2 déferle sur les médias, où bien des populismes et des nationalismes haussent le ton en Europe, où chacun se revendique propriétaire d'un bout de planète pour y mettre des limites et des gardes, décider qui en est et qui on en exclut, je me demande comment on a fini par accepter d'être confondus avec ces fictions que sont les peuples et les nations plutôt que de se reconnaître pour ce que l'on est vraiment et tous ensemble : des humains à la dérive sur un caillou dans l'univers. Situation suffisamment angoissante en elle-même pour qu'on soit enclins à se donner la main plutôt que le coup de poing.
Comme toujours, selon la situation dans laquelle on se trouve, on a un point de vue particulier. Ainsi, le Medef se réjouit des ordonnances qui vont, pour lui, dans le bon sens, qui est le sens d'un pouvoir accru du patron dans l'entreprise. Faisons bien attention aux mots : par "patron" on ne signifie plus aujourd'hui ce que cela signifiait au XIXème siècle où l'entreprise appartenait vraiment à celui qui la dirigeait. Ça existe encore dans les PME, mais ce n'est plus la règle. Les entreprises sont dirigées par des "dirigeants", qui ne sont généralement pas les propriétaires et qui travaillent avec un objectif : rentabiliser l'investissement des actionnaires. Ce n'est pas la même chose que de garantir l'emploi des salariés, car rentabiliser l'investissement signifie distribuer les plus gros dividendes possibles. Et l'emploi (la "ressource" humaine) est l'une des variables sur lesquelles le dirigeant peut intervenir.
Lors d'une récente soirée cabaret, deux chansons, de deux auteurs-interprètes différents, se sont succédées en évoquant « la petite graine du papa », qu'il dépose dans la maman. Cette succession rapide du même thème a attiré mon attention et j'ai remarqué l'assentiment général donné à cette expression, expression d'un lieu-commun. Nous connaissons tous la suite de cette action, qui compare la relation sexuelle à la plantation d'une graine dans un pot ou dans un champ. Il n'y a plus qu'à attendre que ça pousse1.
Quels sont les développements de cette idée ? On voit bien qu'il y a un actif (le papa qui dépose) et un passif (la maman qui reçoit). Pour la suite, à l'image du pot ou du champ, la graine sera active en se développant, en faisant émerger la vie qui va alors s'épanouir au sein d'un corps passif qui l'héberge et dont elle se nourrit.
Tous les stéréotypes d'une culture sont déjà présents dans la seule expression « la graine de papa ». Un stéréotype qui dit que la vie est générée par l'homme, qui est non seulement l'origine mais le principe créateur lui-même et attribue ainsi la division actif/passif à chaque sexe, essentialisant l'un et l'autre2.
Avec le gouvernement actuel, il n'y a pas que le montant des APL qui baisse. Les impôts baissent aussi, de 11 milliards. 11 milliards au total, si on tient compte des hausses de 2,6 milliards (tabac, fiscalité écologique) et des baisses par ailleurs de 13,5 milliards. Sur ces 13,5 milliards de baisses des impôts, certaines ont été décidées par le gouvernement précédent : 4,5 milliards pour les entreprises (taux du CICE qui passe de 6 à 7 %, crédit d'impôt sur la taxe sur les salaires qui baisse d'un demi-point). Le gouvernement y ajoute 7 autres milliards : une baisse du prélèvement forfaitaire unique sur le capital, la suppression d'une première tranche de taxe d'habitation et la suppression de l'ISF, l'impôt sur la fortune, 3 milliards chacune.
La stratégie du choc de Naomi Klein
C'est une augmentation de 4 milliards par rapport au précédent rapport de la Cour des Comptes en 2012 et elle a « doublé depuis 2007 ». Les secteurs les plus concernés sont le bâtiment et le commerce, qui font disparaître à eux seuls 7,1 milliards.
En lisant Dette 5 000 ans d'histoire, un livre d'anthropologie économique1, je tombe sur la citation suivante comme illustration d'un sous-chapitre :
« Chacun d'entre nous est donc une fraction d'être humain dont il existe le complément, puisque cet être a été coupé comme on coupe les soles, et s'est dédoublé. Chacun, bien entendu, est en quête perpétuelle de son complément ». (Platon, Le Banquet).
Mais que vient faire pareille citation de la Grèce classique comme introduction au sous-chapitre qui s'intitule « Donc, qu'est-ce que le Moyen Âge ? » ?
Le 24 août 1944, La Nueve, principalement composée d'anarchistes espagnols, a initié la libération de Paris. Ce reportage de France 3 explique leur périple.
On n'a qu'une vie par Job, Joris & Marieke sur Vimeo.
Carte de répartition de l'esclavage moderne dans le monde (source https://www.globalslaveryindex.org/index/)
Il y aurait actuellement plus de 45 millions d'esclaves dans le monde, à la fois sous la forme de l'esclavage ancien (une personne qui est une chose propriété de quelqu'un) mais surtout sous la forme de ce qu'on appelle l'esclavage moderne. Cet esclavage nous concerne à la fois parce qu'il se développe en Europe mais aussi parce que, dans le monde, il sert à produire des biens que nous consommons.
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