L'évaporation de 150 milliards
C'est une augmentation de 4 milliards par rapport au précédent rapport de la Cour des Comptes en 2012 et elle a « doublé depuis 2007 ». Les secteurs les plus concernés sont le bâtiment et le commerce, qui font disparaître à eux seuls 7,1 milliards.
La Cour des Comptes pointe différents mécanismes qui permettent l'organisation de cette fraude massive, et peuvent tous être résumés par un seul mot : dérégulation. Dérégulation et insuffisance d'agents de contrôle de l'Urssaf amènent à un taux de recouvrements absolument ridicule, de 1,5%. Il ne fait aucun doute que, lorsqu'on atteint d'aussi bas niveaux de détection de fraudes connues et parfaitement estimées, on est face à une volonté de laisser-faire.
« La Cour des comptes appelle à un renforcement des moyens d'investigation, regrettant qu'il n'y ait pas l'équivalent de la "police fiscale" dans ce domaine. Elle appelle aussi à une augmentation de la majoration des redressements en cas de constat de travail dissimulé (actuellement à 25%) », or la Cour des Comptes n'est pas connue pour son incitation aux embauches. Alors, si elle le dit c'est que, sur ce sujet, elle écarquille les yeux de surprise. À garder en tête : pour les fraudes aux prestations sociales (3 milliards), « le taux de recouvrement est de 90% » (2.7 milliards).
Rappels
- Le « trou de la Sécu » est de 14 milliards d'euros.
- La fraude fiscale est de 60 milliards d'euros.
- Le CICE est une mesure de redistribution d'argent public aux entreprises, à hauteur de 40 milliards d'euros
- 30 milliards d'euros d'exonérations de « charges » (voir cet article de l'Humanité sur les exonérations de charges)
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