L'extraordinaire croissance de l'inégalité en Amérique

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« Most Americans would look at these charts and conclude that inequality is out of control. The president, on the other hand, seems to think that inequality isn’t big enough » - beaucoup d'Américains regarderaient ces graphiques et conclueraient que l'inégalité est hors de contrôle. Le président, par contre, semble penser que l'inégalité n'est pas assez importante - ainsi se termine cet article « Our Broken Economy, in One simple chart » du The New York Times du 7 août dernier. Il montre que dans les trois dernières décennies la croissance de la richesse s'est progressivement décalée vers les très très très hauts revenus (les 0,001%) et que même le haut des classes moyennes est perdant.
L'animation proposée par le journal montre l'évolution de la croissance des revenus par percentile de la population depuis 1980. Il montre qu'à ce moment-là les revenus les plus bas des États-Unis avaient une croissance annuelle un peu supérieure à 3% alors que les plus élevés n'augmentaient que d'un peu plus de 1%. En 2014 le graphique montre que les revenus les plus bas baissent (leur évolution est inférieure à 0 en 2014, donc négative) alors que les 0,001% des plus fortunés voient leur fortune s'accroître de 6%. Dans la dernière période, tous les niveaux de revenus sont perdants, en dessous de 2% de croissance, à l'exception des revenus les plus élevés. Le tableau à partir duquel cette animation est réalisée a été produit par une équipe d'économistes, chercheurs sur les inégalités (Thomas Piketty, Emmanuel Saez and Gabriel Zucman).
L'image ci-dessus présente quant à elle deux lignes, une rouge et l'autre grise. La ligne grise montre comment ont évolué les revenus par percentile en 1980. La ligne rouge  montre l'évolution en 2014. C'est tout à fait significatif et il est probable que cette tendance reste vraie depuis 2014. Comme le dit l'article, "la classe moyenne haute s'en sort mieux que la classe moyenne ou les pauvres, mais un écart énorme existe entre les super-riches et n'importe qui d'autre". Ainsi, l'étude dont fait état le journal confirme cette tendance, depuis la fin des années 90, à un transfert massif de richesse de toutes les classes sociales et plus particulièrement des moins nanties vers les quelques familles les plus aisées des États-Unis d'Amérique. C'est le constat d'un appauvrissement constant, non pas des 99% comme le croyaient les militants de Occupy Wall Street, mais des 99,99% de la population.
Extrapolons un peu et, au regard des discours du pouvoir en place en France, ne pouvons-nous pas anticiper que ce graphique montre ce qui nous attend parce que ces évolutions sont déjà là et aussi là ?  
3p-30x27.pngConcernant la France, voir le rapport de l'Observatoire des inégalités
Concertant le monde, voir le rapport d'Oxfam (lire ici le communiqué de presse qui le résume) 

 

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« L'évaporation de 150 milliards »

ainsi que cet article du journal Le Monde du 4 septembre 2017 :
« La paupérisation des classes moyennes gonfle la dette des ménages »
et l'article de Marianne du 23 janvier 2014 :
« Dessine-moi les inégalités »
ou l'article du Monde du 15 décembre 2017
« La hausse des inégalités n'est pas une fatalité, c'est le résultat de choix politiques »​
ou l'article du Monde du 23 janvier 2018
« Comprendre l’étude d’Oxfam sur les inégalités de richesse »


 

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