Glanages, #8
Soumis par José le sam, 09/09/2017 - 14:32
Une nouvelle semaine de glanages et de productions diverses. Du divertissant et du sérieux. Désormais, pour ceux de mes amis qui ne sont pas chez Free ni chez AOL il y a une newslettre hebdomadaire. Pourquoi pas pour ceux-là ? En fait, je la leur ai envoyée aussi, mais j'ai eu en retour un message de non distribution, m'assimilant à un spammeur. Les formes de la censure numérique sont variées et cette police incontrôlable exercée par des entreprises privées sur les sentiers du numérique est proprement insupportable. C'est, très clairement, un bâillon qui s'applique de manière indiscriminée et selon des règles opaques. Du coup, ces glanages, qui avaient vocation à disparaître de Facebook, sont de retour.
Une nouvelle semaine de glanages et de productions diverses. Du divertissant et du sérieux. Désormais, pour ceux de mes amis qui ne sont pas chez Free ni chez AOL il y a une newslettre hebdomadaire. Pourquoi pas pour ceux-là ? En fait, je la leur ai envoyée aussi, mais j'ai eu en retour un message de non distribution, m'assimilant à un spammeur. Les formes de la censure numérique sont variées et cette police incontrôlable exercée par des entreprises privées sur les sentiers du numérique est proprement insupportable. C'est, très clairement, un bâillon qui s'applique de manière indiscriminée et selon des règles opaques. Du coup, ces glanages, qui avaient vocation à disparaître de Facebook, sont de retour.
Un peu d'histoire avec cet article du site Savoirs d'Histoire, que je vous laisse découvrir sans le dévoiler. Les cultes de l'Antiquité, de l'Égype à Rome en passant par la Grèce, la Phrygie (qui nous a légué son bonnet) et la Phénicie nous paraissent étranges et pourtant, en y regardant de près, ils avaient du sens. Au moins, on peut dire que la religion n'avait pas encore l'austérité qu'on lui connaît maintenant et qu'il y avait bien des moments où elle incitait à folâtrer, à s'enivrer et à profiter de la bonne chère. Mais c'était avant.
- Trois articles qui portent un regard peu amène sur les restrictions budgétaires et les réformes fiscales de cet été. Libération, Le Monde et Alternatives Économiques, tous sur la même longueur d'ondes :
« Les plus aisés seront les plus gâtés » - Une analyse assez fouillée, du journal Libération, sur les réformes fiscales mises en place par le gouvernement Macron. Le journal ne fait pas dans la dentelle pour montrer, chiffres à l'appui, que les plus mal lotis vont prendre des coups alors que les mieux lotis vont recevoir des cadeaux. Une fiscalité de classe. - « Que change la réforme de l'ISF ? » - Un article du journal Le Monde qui, comme Libération, montre que la réforme de l'ISF (en fait sa suppression) n'accroît pas la justice sociale mais favorise les rentiers et la thésaurisation en objets de luxe et de prestige.
- « Coupes budgétaires, un effort inégalement réparti » - Nous restons donc dans le registre des réformes fiscales et du budget de l'État (c'est la même chose). Cette fois c'est Alternatives Économiques qui analyse qui perd, qui gagne. Pas de surprise, les pauvres s'appauvrissent, les riches flambent. Ouf ! On a eu peur qu'une réforme change la face du monde.
- « Alternatives Économiques lance son contre-indicateur du chômage » - Une belle initiative d'Alternatives Économiques. Plutôt que de ressasser les chiffres de l'évolution du chômage, il prend en compte le non-emploi, qui concerne à la fois celles et ceux qui sont chômeurs, mais aussi celles et ceux qui travaillent mais n'en vivent pas ou celles et ceux qui voudraient travailler mais ont baissé les bras. C'est une photo beaucoup plus réaliste des conditions réelles des personnes. Les indicateurs d'Alternatives Économiques permettent de mieux visualiser les inégalités d'accès à l'emploi et, en particulier, l'inégalité pesante pour les femmes, majoritairement reléguées aux temps partiels. L'article de présentation des indicateurs proposés par Alternatives Économiques est très parlant et il permet de faire la part entre le discours sur la baisse du chômage (comme en Allemagne) et la réalité du non-emploi qui comprend l'ensemble des postes à temps non complet pour la partie manquante du temps de travail par rapport à un plein temps. On voit clairement que si l'Allemagne et le Royaume-Uni affichent de meilleurs taux de chômage que la France c'est aussi parce qu'ils affichent de plus mauvais temps de travail, en d'autres termes des inégalités bien plus importantes.
« La révolution néolithique » - une (longue) note de lecture d'un livre très didactique de Jean-Paul Demoule. J'ai beaucoup repris les citations les plus en rapport avec le sujet de ce blog, l'inégalité, dont l'invention date justement de cette époque. Comme le texte est très long, du coup passablement indigeste à l'écran, j'ai passé toute une soirée à sélectionner sur la Wikipedia (merci à eux) des images pour égayer et rendre plus facile à lire ce compte-rendu. Le livre de Jean-Paul Demoule est une excellente introduction à la connaissance du néolithique et il propose une petite bibliographie, pas assomante du tout, qui facilite la poursuite de l'étude de cette période. J'ai particulièrement apprécié ce livre qui m'a vraiment introduit à une période de l'histoire dont je connaissais l'existence sans en soupçonner la richesse.
« L'esclavage augmente en Europe » - Pour que quelqu'un puisse devenir un esclave, il faut le sortir de son contexte et en faire quelqu'un d'absolument isolé : sans amis, sans famille, sans aucun réseau de connaissances ou de solidarités où il pourrait se raccrocher. Prenez un migrant, ou un réfugié, qui a tout quitté, qui est seul, sans argent. Et sans accueil, voire meme refoulé. La proie idéale que les prédateurs ne manquent pas d'attraper dans tous les pays où les frontières de l'Europe, au lieu d'assurer et de rassurer, excluent, rejettent, maltraitent et finalement fournissent au crime organisé les moyens de sa prospérité. Je reste zen dans ce billet de blog, mais mon cœur est meurtri et je bous. Certes, le problème est européen, mais il est surtout mondial. 46 millions d'esclaves dans le monde c'est... autant que la population de l'Espagne !
« Les deux morceaux du même » - D'après Aristophane, dans Le Banquet de Platon, l'homme et la femme sont les deux morceaux d'un être humain des origines qui était les deux à la fois mais a été divisé en chacune de ses composantes par une punition de Zeus. Mais les deux composantes qui, assemblées, forment l'objet d'origine, sont celles du sumbolon. David Graeber analyse, dans Dette 5000 ans d'histoire, comment la valeur du sumbolon a évolué pour passer d'un contrat entre égaux à l'inégalité des deux contractants, l'un (le débiteur) étant soumis à l'autre (le créancier). Est-il possible que le même raisonnement puisse s'appliquer à la distinction homme / femme et à la position seconde de celle-ci, comme si elle était la débitrice face au créancier que serait l'homme ? C'est l'interrogation de ce billet.
- « L'évaporation de 150 milliards » - Chaque année, entre la fraude fiscale (60 milliards), la fraude des entreprises (20 milliards), les exonérations de charges aux entreprises en échanges d'hypothétiques créations d'emplois (30 milliards) et les crédits d'impôts aux entreprises en échange d'hypothétiques créations d'emplois (à nouveau), ce sont 150 milliards qui s'évaporent des comptes publics et qui doivent être compensés par le péquin de base, via l'impôt sur le revenu mais surtout la TVA (200 milliards en 2017). C'est comme ça qu'on transfère l'argent des pauvres vers le porte-monnaie des riches.
« Le choc de la libéralisation » - Et si les « réformes » mises en œuvre au pas de charge, pendant les vacances d'été, par le nouveau gouvernement ni de gauche, ni de gauche, étaient fortement inspirées par l'école de Chicago, l'officine idéologique néolibérale pilotée par Milton Friedman ? La cadence des réformes et les thématiques sur lesquelles elle s'articule y font très fortement penser, tellement fortement qu'il est impossible de penser à une coïncidence. Si c'est cela - et je crois que c'est cela - alors nous voilà partis vers une période d'appauvrissement généralisé, de montée du chômage ou de son remplacement par de la précarité, d'accroissement de la violence et d'explosion des inégalités.
fivestar: