Numéro 2

Soumis par José le jeu, 21/09/2017 - 14:51

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PortraitSerreJBFondSpirale.jpgBonjour les ami-e-s,
Numéro 2 de cette newslettre du blog consacré à l'inégalité. Même s'il peut y avoir matière, une par semaine ça fait lourd (à faire, à envoyer, à contourner la censure de certains opérateurs qui me classent spammeur, à lire), surtout quand on n'a rien demandé. Mais en bas, il y a le lien pour se désabonner, il ne faut pas hésiter.

Quoi de neuf cette semaine ?

Les idées néolibérales progressent à une telle vitesse qu'il était difficile de glaner d'autres choses en cette rentrée. Pourquoi parler de ça ? Parce que le thème de ce blog est l'inégalité et que cette idéologie en est actuellement l'expression la plus aboutie, dans tous les domaines de la vie sociale et économique. J'ai fait un billet pour justifier ça, je n'ai pas trouvé à le faire en une phrase claire. Donc, cette semaine, du jus de ouèbe très libéral. Mais en-dessous on se détend, sérieusement parfois. Promis, à l'avenir, l'actualité politique ne sera pas le sujet principal. Mais là, la concordance entre l'actualité politique et le sujet des inégalités était trop forte.

 

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Le jus de ouèbe de la semaine est abondant dans les glanages que vous trouverez ici.  Ces liens vers des articles de journaux ne sont pas tous partisans, bien souvent ils proviennent de la presse qui, habituellement, prône ces mesures. Je les ai choisis parce qu'ils sont éclairants.

Pour éviter les allers/retours jusqu'au site, voici les cinq liens qui me paraissent les plus intéressants (mais il y en a d'autres dans les glanages) :
  • bourdieu.jpgEn 1998 Pierre Bourdieu écrivait un article dont l'actualité est frappante. « L'essence du libéralisme » a été publié en mars 1998 dans Le Monde diplomatique. Cet article est en accès libre. Ce qu'il définit, les fondemens du néolibéralisme, se met en place en France depuis les années 90, avec une nette accélération dernièrement. Le fond même du néolibéralisme, la concurrence de tous contre tous, prétendument justifiée par une déformation des découvertes de Darwin et des modalités de l'évolution des espèces, est clairement abordé dans cet article de Pierre Bourdieu. Je l'ai indiqué en lien de bas de page de mon billet « En manifestation, pour un choix de société », rédigé après avoir quitté la manif du 12 septembre organisée par la CGT, où je m'interroge sur le passage d'une société d'obligations réciproques à un monde de dettes personnelles.

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  • Et si l'humanité commençait avec les enfants ? Ça n'a pas l'air aussi évident que cet énoncé. Et François Morel pose la question, « est-ce qu'un enfant est fait pour passer les journées assis sur un trottoir ? ». Écoute :

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  • « Loi travail : les femmes passent aussi à la trappe » - Si ça empire pour les hommes, ce n'est pas mieux pour les femmes. C'est la règle : pour les femmes, c'est toujours pire. Alors qu'elles représentent déjà 60% des emplois précaires, mal payés et à temps partiel, alors qu'elle subissent déjà davantage l'arbitraire, alors qu'elles ont à assumer des charges familiales supplémentaires qui influent sur leur capacité à répondre aux exigences du monde du travail, davantage de flexibilisation, ce sont des contraintes supplémentaires, une fragilité accrue et des risques multipliés. Cet article fait une analyse courte, mais percutante.

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  • TeteDeFemme-AgeDuBronze-Russie.jpg« Préhistoire : ce sont les femmes qui changent tout » - L'exogamie, que les ethnologues ont décrite dans les sociétés appelées "primitives" au siècle dernier, existait aussi en Europe. L'analyse ADN de squelettes de l'Âge du Bronze (fin du 3ème millénaire), montre que les hommes sont des locaux alors que les femmes viennent d'assez loin, et c'est la distance qui, ici, est étonnante : 300 à 500 km. Ce ne sont pas seulement des relations de voisinage entre villages d'un même peuple. Pour les 3/4 des individus morts en Europe centrale, leurs origines sont l'Europe du Nord. Une forte migration a donc eu lieu pendant environ 800 ans, entre -4500 et -3650 et ce sont les femmes qui ont bougé. Ce sont donc peut-être les femmes qui ont apporté la culture campaniforme et disséminé en Europe de nouvelles techniques. C'est à cette même époque que se mettait en place le patriarcat endogame (dont je parle dans ce billet) autour de la Méditerranée, une structure où les femmes ne bougeaient pas. Voilà du fil à retordre pour les chercheurs parce que les plus anciens vestiges du campaniforme sont au Portugal, pas en Europe du Nord, ce qui ne change pas le fond : si c'étaient les femmes qui bougeaient, elles étaient les vecteurs des échanges culturels et techniques entre les populations néolithiques.

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  • LuneSoeil.jpg« La petite graine du papa » - une expression si simple, et si porteuse de discrimination ! En quoi ? Pourquoi ? C'est l'objet de ce billet que de montrer que non, ce n'est pas le papa qui donne la vie et la maman qui se contente de porter la gestation, qu'il n'y a pas un premier et une deuxième, un Soleil créateur et une Lune réceptrice, mais qu'il y a une vraie coopération entre le mâle et la femelle pour qu'une vie puisse survenir. Haro sur la distinction actif/passif qui cantonne la femme à pas grand chose et mise en perspective, à la lumière de ce que nous savons maintenant, d'une pensée et de symboles qui dévalorisent la femme depuis 5.000 ans, qui peuvent et doivent être revisités.

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Une chanson et une interprétation qui vont bien avec le billet sur la petite graine, avec Omara Portuondo habillée comme un ciel où brillent plusieurs soleils

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Sélection de nouveaux articles sur le blog :
 
  • Homeless_New_York_2008.jpeg.jpeg« Inégalité et mobilité sociale » - Ce texte de Miles Corak fait une analyse de la mobilité sociale en rapport avec l'importance de l'inégalité dans la société. Ce qu'il appelle la "mobilité sociale" est la capacité pour chaque génération de ne pas reproduire seulement le niveau de vie de ses parents, mais d'être en capacité de l'améliorer. Les sociétés qui offrent cette capacité sont considérées "fluides", celles qui ne l'offrent pas, ou peu, sont considérées "rigides". C'est-à-dire qu'elles s'organisent autour d'une stratification sociale qui se reproduit à l'identique ou presque de génération en génération. Dans ce dernier cas, chaque génération n'a pas une "égalité des chances" dans le domaine de l'amélioration de sa condition et d'accéder à des responsabilités, du prestige, des relations sociales valorisantes.

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  • « L'évaporation de 150 milliards » - Chaque année, entre la fraude fiscale (60 milliards), la fraude des entreprises (20 milliards), les exonérations de charges aux entreprises en échange d'hypothétiques créations d'emplois (30 milliards) et les crédits d'impôts aux entreprises pour d'hypothétiques créations d'emplois (à nouveau), ce sont 150 milliards qui s'évaporent des comptes publics et qui doivent être compensés par le péquin de base, via la TVA (200 milliards en 2017). C'est comme ça qu'on transfère l'argent des pauvres vers le porte-monnaie des riches.

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  • « Le choc de la libéralisation » - J'ai déjà signalé ce billet la semaine dernière, mais l'actualité sur le sujet ne s'est pas tarie pour autant. En bas de page, j'ai continué à ajouter des liens vers de nouveaux articles de presse qui illustrent très bien la marche forcée du gouvernement pour nous amener là où nous n'avons pas demandé à aller. 

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  • Notre conscience est au-dessus de leurs lois. Et c'est la raison pour laquelle il faut aider, ou continuer à aider, Cédric Herrou qui, à La Roya, accueille celles et ceux qui passent là après un périple dangereux qu'ils ne pourront pas oublier et qui, parfois, leur a laissé des traces dans la chair. Il a été condamné avec sursis après des appels insistants du Parquet qui a fait comprendre aux juges que les absences de condamnation successives n'étaient pas tolérables. Mais c'est une épée de Damoclès dont l'objectif est de faire peur pour que Cédric Herrou cesse d'agir comme un être humain. Pour signer la pétition, c'est par là.
 



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